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Gard : « la plupart des dirigeants LFI sont des Trotskistes », Richard Tibérino

© Interview du président LR du Gard, Richard Tiberino. Crédit photo : Linda Mansouri .

Rencontre avec le président Les Républicains du Gard, Richard Tibérino.

InfOccitanie : Comment expliquez-vous la déconfiture du parti LR dans les urnes, à commencer par le score de Valérie Pécresse à la présidentielle 2022 ?

Richard Tibérino : il y a plusieurs facteurs. Passer après Nicolas Sarkozy, je pense que c’est très dur. D’un autre côté, il y a eu de la déception vers la fin. Nicolas Sarkozy a, certes, fait beaucoup de choses. Mais il a tellement promis en matière de régalien, de justice… et n’est pas allé jusqu’au bout de ce qu’il s’était engagé. Et puis, toutes ses affaires judicaires n’arrangent pas les choses. Macron, quant à lui, est machiavélique, il a vidé le PS, les LR, a piqué nos renforts. Ceci dit, l’esprit de notre famille est resté le même.

Le RN ressemble à s’y méprendre au RPR, (Rassemblement pour la République), parti de la droite gaulliste entre 1976 et 2002. Le parti frontiste vous a-t-il volé vos chevaux de bataille ?

LR a perdu sa ligne « dure » lors de la création de l’UMP en 2002. Le RN s’est engouffré et a piqué notre électorat qui reste attentif à ces sujets régaliens et d’immigration. Je reste profondément RPR avec ce côté chiraquien. Je suis dur, mais profondément humaniste, avec le social et la main tendue vers l’autre. Le RN se construit une image avec Bardella comme gendre idéal, le même qui, a 16 ans, était aux côtés du GUD… (Groupe union défense, organisation d’extrême droite réputée pour ses actions violentes, ndlr).

Pour quelles raisons mettez-vous un signe égal entre RN et LFI ?

La plupart des dirigeants LFI sont des Trotskistes, qui, je le rappelle, sont des révolutionnaires agissant dans la violence. Je prends pour exemple Jean-Luc Melenchon. Quelque chose m’a scandalisé, ne pas mettre le mot terroristes quant aux auteurs des attentats du 7 octobre commis par le Hamas contre Israël. Les propos de Manuel Bompard me dérangent (coordinateur de LFI, ndlr), qui condamne la présence des athlètes israéliens aux JO.

Vincent Bouget, élu municipal d’opposition, déplore le « ni ni » des responsables locaux LR durant les législatives, ayant favorisé selon lui la percée du RN. Même son de cloche du côté du candidat défait Nicolas Cadène (NFP). Que répondez-vous ?

Il faut dire à monsieur Cadène que Mélenchon est Le Pen, c’est pareil ! Quant à Vincent Bouget, je regrette qu’il se comporte comme Boyard à l’Assemblée*. Il y a quelques jours, lors du conseil d’administration du SDIS, il n’a serré la main, ni à moi, ni à Valérie Meunier (élue LR, ndlr). Il faudrait leur rafraichir la mémoire. En 2022, au second tour des législatives sur la 1e circo, Françoise Dumas (LREM) et Yoann Gillet (RN) se font face. Charles Menard (LFI), candidat qui ne passe pas le 1er tour, appelle aussi au « ni ni ». Il a fait exactement comme LR ! On a toujours participé au front républicain, en sauvant des candidats de gauche mais cette fois-ci avec la présence de LFI dans leur coalition, c’était impossible !

Un exemple de ce sauvetage de la gauche ?

En 2015, deux candidats pour la présidence du Département : Denis Bouad (PS) et Laurent Burgoa (LR). Ce dernier se désiste quand il comprend qu’il ne peut pas gagner sans le vote des élus RN, favorisant ainsi l’élection de Denis Bouad. En 2020, même schéma, on me demande d’être candidat pour la droite. Je me suis retiré car je ne passais pas sans les voix du RN. Il en était hors de question. On condamne Ciotti et le PS s’associe à LFI, je ne le pardonne pas.

Que vous inspirent les propos de Vincent Bouget : « Il y a toujours à droite ce pathétique sentiment de supériorité » ?

Je m’inscris complètement en faux. Personnellement, je suis très humble, Alain Clary (ancien maire de Nîmes, ndlr) a été mon professeur au lycée, j’ai siégé dans son opposition et j’ai toujours été respectueux. La grosse rumeur issue de la gauche, qui a débuté sous l’ère Bousquet (ancien maire de Nîmes, ndlr), consiste à dire qu’il y a des liens entre la ville et les promoteurs. Il n’y a qu’à voir les comptes, ils ne financent pas nos campagnes !

La gauche est arrivée en tête à Nîmes lors des législatives. Pensez-vous qu’elle peut remporter la mairie en 2026 ?

Cela peut arriver. Mais il ne faut pas transposer les élections. Pécresse fait 4% et quelques mois après, Fournier gagne la mairie. Lors des législatives anticipées à Nîmes, LR n’était pas présent au second tour, donc on ne peut pas savoir. Une chose est sûre, il ne faut pas qu’on fasse les imbéciles, que l’on se déchire entre nous.

Des coalitions entre LR, le PS ou les centristes, sont-elles envisageables ?

Il ne faut pas prendre des personnes sur une liste, au seul motif qu’elles sont LR, mais des Nîmois qui aiment leur ville. Il y a très peu d’encartés dans l’équipe municipale de Jean-Paul Fournier, environ 7 sur 42. Je rappelle que l’on a Emmanuel Carrière dans notre équipe, qui a fait toute sa carrière au PS. Quand vous regardez le budget de la ville chaque année, peut-on dire que c’est une politique de droite ? Plutôt une politique de Nîmois qui aiment leur ville, avec des budgets conséquents sur l’éducation et le social.

Et une entente avec les militants Horizons ?

En tout cas, jamais avec Yvan Lachaud (référent gardois d’Horizons et ancien président de Nîmes métropole, ndlr). Son attitude a été ignoble envers Jean-Paul Fournier, lors de la dernière campagne municipale. L’attaquer sur sa santé en disant à droite et à gauche qu’il ne pouvait pas être maire… Le même Yvan Lachaud qui s’est allié par la suite avec Daniel Richard, alors écologiste. Il faut que l’on ait des centristes avec nous, des membres de la majorité présidentielle, d’horizons divers, de droite, sauf des extrêmes !

Un mot sur Eric Ciotti qui reste légalement le président de votre famille politique et s’est rallié au RN ?

Je suis sur la ligne Wauquiez, je suis président des LR pour amener Laurent Wauquiez à la présidentielle. Wauquiez a dévoilé dernièrement le pacte législatif, mais on veut rester indépendant, on ne veut pas faire alliance avec Macron, encore moins avec l’extrême droite qui resteront nos adversaires politiques.

*Vincent Bouget a réagi à la suite de la publication de notre interview. Il dément formellement toute volonté de ne pas dire bonjour : « je suis arrivé pile au début du conseil d’administration, je n’ai pas eu le temps de faire le tour pour serrer la main à tout le monde ! ».

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