A l’école primaire d’Anduze, une cour de récréation provisoire alimente les tensions.
Dimitri Chavanieu, membre de l’association des parents d’élèves, ne cache pas sa colère à l’égard de la municipalité d’Anduze, dans le Gard. Dans l’unique école primaire de la ville, la cour de récréation provisoire fait couler beaucoup d’encre.
Au cours des travaux de végétalisation et de désimperméabilisation de la cour initiale de l’école, deux caves souterraines ont été découvertes. Les travaux débutés le 11 juillet dernier ont ainsi été stoppés le 18 juillet selon la municipalité.
« Dix-neuf habitants de maisons voisines se sont plaints auprès de la mairie en raison de fissures apparentes sur leurs façades », relate Dimitri Chavanieu. Selon ce dernier, les fondations des maisons ont été fragilisées en raison des travaux de l’école et de l’existence des caves. « Tout est lié », juge celui qui dit s’exprimer « au nom des parents d’élèves ».
Contacté par nos soins, Henri Lacroix, adjoint au maire d’Anduze, en charge de la Jeunesse, fait état de six signalements de plaignants. « Une multitude d’experts (envoyés par les compagnies d’assurance, ndlr) se sont déplacés au sein des logements, nous n’avons pas le fin mot des expertises. Le lien de cause à effet est annoncé par les plaignants, mais n’est pas avéré pour le moment », précise l’élu.
Des « fissures » constatées dans certaines maisons voisines
Une cour de récréation provisoire a donc vu le jour devant l’école. « Ils ont fermé la rue, les enfants se retrouvent sous les HLM, n’importe qui peut les prendre en photo ou jeter des bonbons. Ils sont très vulnérables », regrette Dimitri Chavanieu.
Ce dernier regrette que le plan Vigipirate ne soit pas respecté et que les enfants ne disposent que de 300m² contre 900 auparavant. Et de poursuivre : « N’importe qui peut foncer dans le grillage. La cour initiale aurait du être finie à la Toussaint et rien n’a bougé ».
« La cour est validée par les services de l’Etat »
Henri Lacroix reconnait volontiers que cette nouvelle cour ne remplit pas toutes les exigences mais « il fallait trouver une solution en urgence ». Une cour provisoire qui a été par ailleurs validée par les services de l’Etat. « Nous avons convenu que ce n’était pas la meilleure solution, mais la seule solution viable durant les travaux, faute de mieux », explique l’adjoint.
La municipalité a par ailleurs fait le choix d’organiser la récréation en trois mouvements pour diminuer le nombre d’élèves sur la cour. Également de renforcer l’encadrement des enseignements lors des récréations avec la présence d’un médiateur social, d’un animateur ou d’un cadre adulte. L’Inspecteur de l’Education nationale de la circonscription du Vigan s’est déplacé à l’école, « les aménagements ont été expliqués aux parents d’élèves », des mots de l’élu.
Dépôt de plainte à la gendarmerie
Autre motif de contestation pour Dimitri Chavanieu, l’hospitalisation de sa fille de 9 ans au moment des faits, suite à une fracture du doigt lors de la récréation. Il dit avoir déposé plainte auprès de la gendarmerie. « Je suis désolé de cela, je comprends les inquiétudes des parents, réagit l’élu. Nous notons trois ou quatre incidents, qui ne vont pas jusqu’à la fracture. Des enfants qui courent et se blessent lors de la récréation est monnaie courante. » L’adjoint rappelle que des équipes interviennent « systématiquement le matin pour balayer et enlever les cailloux », et que certaines zones ont été renforcées de barrières. « Nous souhaiterions plus d’ombre et des jeux pour les enfants », appelle de ses voeux Dimitri Chavanieu.
Un « référé préventif » est en ce moment à l’œuvre. Des experts missionnés par le Tribunal de Nîmes sont chargés de visiter environ 18 logements autour de la maison. « Une procédure lourde pour faire un état des lieux », précise l’adjoint. Si toutes les planètes sont alignées, les travaux pourraient reprendre le 15 mars selon les experts, pour une durée de sept semaines.
Linda Mansouri
