« Comme vous, nous comprenons que ces images d’animaux cloisonnés dans des cages plutôt que dans leur habitat naturel puissent choquer », reconnait Gaëtan Prévoteau, maire de Langlade, à dix minutes de Nîmes dans le Gard. Ce dernier a assisté impuissant à la venue d’un cirque avec animaux « sauvages et exotiques » dans sa commune, après avoir informé les organisateurs du cirque qu’aucun terrain n’était disponible afin de les accueillir.
« Le cirque s’est retourné vers un propriétaire privé »
Quelle ne fut pas la surprise de constater un beau matin l’apparition de la structure. « Le cirque s’est retourné vers un propriétaire privé afin d’occuper son terrain. Dans ces conditions, nous ne disposons d’aucun levier pour lui interdire de s’installer ou lui intimer l’ordre de partir », regrette le maire. Ce dernier précise avoir demandé à la brigade de gendarmerie de Calvisson de vérifier auprès du propriétaire du terrain son « consentement libre et éclairé », ce qu’elle a constaté une fois sur place.
« La commune et ses élus ne sont nullement associés »
L’exécutif de Langlade clarifie : « la commune et ses élus ne sont nullement associés à l’organisation d’un spectacle de cirque impliquant la présence d’animaux dont nous doutons très fortement de leur qualité de vie enfermés dans une cage ». Et de souligner l’arrêté municipal pris le 18 septembre 2017 interdisant tout cirque avec animaux sur la commune. « Un arrêté qui apparait aujourd’hui comme inapplicable car illégal, comme sont venus le rappeler la Cour administrative de Versailles le 21 mars 2023 et le Gouvernement via la circulaire d’avril 2025 à destination des préfectures« , dénonce Gaëtan Prévoteau.
L’édile pointe par ailleurs une considération d’agenda : « un maire ne peut pas interdire un cirque au motif qu’il détient des animaux au sens de la loi de 2021 qui en interdit la détention à compter de décembre 2028. Nous ne pouvons tout simplement pas appliquer une loi avant l’heure ».
Les propriétaires disent n’avoir « jamais donné un quelconque accord »
Les deux frères, Frédéric et Vincent Arnal, propriétaires de la parcelle d’environ un hectare situé à côté de McDonald’s, informent notre rédaction n’avoir jamais donné leur accord. “Les propriétaires du cirque ont enlevé les rochers sur le terrain à l’aide d’un élévateur pour installer leur matériel. En arrivant à 13h lundi dernier, je suis tombé sur les gendarmes qui étaient sur ma propriété. Je leur ai demandé de les déloger, ils m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas car ils étaient déjà installés, et qu’une plainte aurait peu de chance d’aboutir”, fulmine Frédéric Arnal, propriétaire du terrain, qui réfute tout « consentement éclairé », mentionné dans le communiqué de la Ville de Langlade. Le même ajoute : ”on est dos au mur, les mains liées, et ils ont la loi de leur côté. On est complètement impuissants ! Je veux que la vérité soit dite”. Frédéric Arnal entend installer des « tranchées » à l’avenir pour protéger son terrain et celui de son frère.