David Sève, président de la FDSEA Gard (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), a été reçu ce jour par le préfet, aux côtés des Jeunes agriculteurs du Gard. Les agriculteurs réclament des mesures concrètes alors que les récoltes sont en baisse.
« Doit-on attendre 300 ou 400 suicides d’agriculteurs pour réagir ? », soupire David Sève face aux journalistes. Devant la préfecture du Gard, quelques agriculteurs ont accroché des banderoles sur la grille avec pour inscription : « Ici survivent… des agriculteurs ». Une opération coup-de-poing qui vise à alerter les pouvoirs publics quant à la crise traversée par le monde agricole.
Quid de l’arrachage ?
L’arrachage définitif des vignes ? « On nous parlait de 100 000 hectares en France, maintenant il s’agirait de 30 000, cela risque d’être juste ! », grimace David Sève. Négocié par le gouvernement avec la Commission européenne, le montant de l’aide est annoncé comme « pouvant atteindre 4 000 euros » par hectare arraché avec une enveloppe de 120 millions d’euros.
Baisse des rendements
Une solution qui, selon David Sève, n’est pas une « perspective d’avenir » alors qu’il conviendrait plutôt de « supprimer tout empêchement de faire de la publicité autour du vin car la consommation dégringole ». Le sénateur gardois, Denis Bouad, alertait également dans nos colonnes de la chute des ventes de vin au profit de la bière. Cette année, le rendement des vignes n’a pas été bon. Par rapport à l’an passé, la baisse est de 10% à 16% en France, et même 30% dans le Gard en raison de la météo.
Des mesures structurelles plus que des subventions
Autres motifs de fronde, beaucoup des 120 mesures annoncées après la révolte des agriculteurs en janvier dernier « n’ont pas été appliquées ». Et de prendre pour exemple l’arrêt de l’exportation des produits ne répondant pas aux normes françaises. « Avec le changement de gouvernement, on attend des mesures structurelles, les subventions ne suffisent pas pour vivre dignement de notre métier », insiste le président de la FDSEA Gard.
Une sorte de commission de « désendettement »
Après la réunion avec le préfet du Gard, Jérôme Bonnet, il a été décidé la mise en place « d’une sorte de commission de désendettement », réunissant autour de la table : « les services fiscaux, la MSA (sécurité sociale agricole, ndlr) et les banques ». Objectif : étudier au cas par cas la situation des agriculteurs les plus en difficulté.
Le dispositif de calamité agricole pose question
Reste que pour David Sève, la plus grosse épine sous le pied réside dans la loi Calamité agricole d’après 2021. « Lorsqu’il y a une année avec un vrai problème climatique reconnu, celle-ci ne devrait pas être prise comme référence, parce que cela fait baisser la moyenne, forcément. Quand vous additionnez à cela des franchises (d’assurance, ndlr) déjà très hautes, de l’ordre de 25% ou 50%, eh bien vous ne touchez jamais rien », démontre David Sève. Vidéo de son témoignage ci-après :