Après les propos du chanteur Frah de Shaka Ponk contre la corrida, une pétition est lancée par les jeunes aficionados pour demander l’annulation du concert du groupe de rock français dans les arènes de Nîmes, en juin prochain. Leur porte-parole, Corentin Carpentier réclame l’annulation du concert « suite aux insultes à l’encontre de la communauté culturelle taurine nîmoise ». « Malgré mon attachement profond à la liberté d’expression et à la diversité culturelle, je ne peux pas accepter qu’un groupe qui nous insulte puisse bénéficier des retombées économiques générées par un événement dans nos précieuses arènes », détaille Corentin Carpentier.

Mardi dernier Frah, le chanteur, a déclaré dans une vidéo sur les réseaux sociaux (voir ci-dessous) : « La corrida est une abomination ». L’artiste appelle à « célébrer la vie et non pas la mort, puisque la corrida met en spectacle la torture et la mise à mort dans le but de s’amuser et rigoler ». Et de poursuivre : « la loi interdit la torture d’un animal, sauf pour une tradition. Subitement, il ne souffre plus quand tu l’embroches à répétition sous les acclamations d’un public enjoué ». Frah qualifie les « élus et les entrepreneurs locaux qui permettent à cette tradition de perdurer », de « tortionnaires ». « Même si t’es en habillé en moule-bite et en pompons, ça reste de la torture », conclut-il. Shaka Ponk doit se produire dans les arènes, pendant le Festival de Nîmes, le 14 juin 2024.

Réaction de l’Alliance Anticorrida

Une situation qui ne manque pas de faire réagir Claire Starozinski, la Présidente de l’Alliance Anticorrida :

Depuis 2018 le groupe Shaka Ponk est membre d’honneur de l’Alliance anticorrida. Il s’était déjà produit à Nîmes cette année là et Samaha m’avait invitée en backstage. Avec Frah ils avaient l’intention de se prononcer contre la corrida en faisant une déclaration. Effarée, Sam m’avait confié que les pressions sur l’organisateur avaient été nombreuses et que tout discours contre la corrida mettrait les Shaka Ponk en position d’être blacklistés à l’avenir non seulement à Nîmes mais aussi éventuellement dans d’autres villes taurines ! Quant à Corentin Carpentier qui se fait l’avocat des élus, il oublie un peu vite  que la liberté d’expression est valable pour tous, lui qui a l’habitude d’être brossé dans le sens du poil… Il ne se gêne pas pour agresser les anticorrida sur les réseaux sociaux ! Il serait bien inspiré de faire preuve d’humilité et de calme  pour  donner un peu de crédibilité à ses actions… Déprogrammer un concert pour un mot s’apparente clairement à des méthodes dictatoriales…

Claire Starozinski

À son tour, Julien Plantier, le premier adjoint du Maire de Nîmes, a répondu au chanteur du groupe en lui adressant une lettre. La voici ci-dessous.

La lettre de Julien Plantier