Sixième ville du département de l’Hérault la plus peuplée avec 25 000 habitants. Quels projets en 2025 pour Castelnau-le-Lez ? Réponse avec Frédéric Lafforgue, 1er magistrat depuis 2017.
InfOccitanie : Quel bilan dressez-vous en termes de réalisations en 2024 ?
Frédéric Lafforgue : Ce fut la continuité des investissements programmés : le lancement du parc Vincent Sablé, la continuité du parc Monplaisir, une pépite à Castelnau-le-Lez (environ 1,2M€ d’investissement, ndlr), la finition du Palais des Sports (plus d’1M€ investis, ndlr), incluant les travaux de rénovation thermique. Nous avons lancé une étude cruciale, en 2025, tous les restaurants scolaires seront intégrés dans les écoles, pour éviter aux enfants d’être transférés d’une école à une autre. Nous avons fait l’acquisition, via le CCAS, de la Maison des femmes, un foyer pour les femmes victimes de violences intrafamiliales et intraconjugales. Ce sont 1100m2 dans le centre de la commune avec cinq chambres. De gros travaux ont été entrepris en 2024 concernant la ligne 1 de bustram avec une inauguration le 22 mai prochain.
InfOccitanie : Investissement et endettement, quelle est la situation financière de la commune ?
Frédéric Lafforgue : Je suis maire depuis 2017. Si je fais un cumul depuis, 116M€ ont été investis sur la commune, dans le cadre de notre plan pluriannuel d’investissement. Un coup d’accélérateur a été mis entre 2020 et 2026, avec 90M€ consacrés. Globalement, nous sommes à 21M€ d’investissement pour 2025, sur un budget global de 50M€. En matière de capacité de désendettement, nous étions à 11 années en 2017, nous sommes passés à 2,6 années aujourd’hui !
InfOccitanie : Quelle feuille de route en matière de sécurité ?
Frédéric Lafforgue : Nous sommes passés d’une soixantaine à 85 caméras de surveillance dans la commune. Nous passerons à 113 avant la fin de l’année. Nous avons également investi sur le déploiement de notre CSU (Centre de Supervision Urbain, ndlr) avec du matériel informatique. Aujourd’hui, 4 ASVP se relaient et le CSU fonctionne en permanence avec des équipes prêtes à intervenir. Nous avons 20 policiers municipaux et un projet de nouveau poste dédié à la police municipale dans les cartons…
InfOccitanie : Quels changements pour les restaurants scolaires en 2025 ?
Frédéric Lafforgue : Depuis 2020, nous avons mis la priorité sur l’éducation qui capte 50% du budget, avec notamment l’ouverture du groupe scolaire Jacques Chirac de 6.000m2. On intègre le restaurant scolaire dans l’école Jean Moulin, ce sont 800 000€ de travaux, pour une livraison en novembre 2025. On lance l’extension de l’école maternelle des Petits princes avec un restaurant intégré livré en 2026. L’étude est engagée pour le restaurant scolaire Rose de France, en vue d’une livraison entre 2026 et 2027. Une fois que l’on aura réalisé ce dernier restaurant, tous les restaurants seront intégrés dans les écoles. Par ailleurs, la nouvelle crèche La Ruche sera ouverte en février 2026, à côté du collège Bazile.
InfOccitanie : Quid des parcs, un enjeu important dans votre politique ?
Frédéric Lafforgue : Je respecte mon engagement de campagne d’un parc par an, mieux, il y en aura trois en 2025 ! Le parc Pujol de 4500 m2, Avenue de l’Europe, ouvrira le 21 avril prochain. Ce sont 3M€ pour l’acquisition et environ 3,2M€ pour les travaux. Le 21 juin prochain, place à l’inauguration du parc Frédéric Bazile de 6000m2, à côté du collège. Le 22 juin prochain, place au bois du Devois sur 8000m2 avec la plantation de 100 arbres comme le parc Bazille, dont un arbre remarquable, un tilleul argenté.
InfOccitanie : Le déménagement de la clinique du Parc à Sablassou est inscrit dans le PLUi. L’opposition écologiste hurle au scandale. Pourquoi est-ce selon vous le meilleur emplacement ?
Frédéric Lafforgue : La clinique a été créée en 1967, nous arrivons au bout de ses extensions. 1000 personnes y travaillent, pour 45 000 visites à l’année. Il fallait trouver une zone pour l’accueillir, et Sablassou correspondait aux critères de transférabilité, au regard du besoin de 4 à 6 hectares notamment. L’avantage de cette zone est qu’elle est desservie, avec la ligne 2 de tramway, le bus tram ou le projet de gare Sablassou TER qui est inscrit dans le SERM. Il existe un réel pôle mobilités. Nous n’investissons pas 11M€ pour être au milieu des carottes.
InfOccitanie : Les terres agricoles de Sablassou seront-elles définitivement sanctuarisées ?
Frédéric Lafforgue : En 2017 tout était prévu pour être urbanisé au sud de la commune. En 2019, sur 130 hectares, 56 hectares étaient bloqués. En 2025, plus de 120 hectares sont bloqués en terres agricoles dans le cadre du PLUi. Je suis même allé plus loin en réclamant un Penap, un outil de gestion foncière destiné à protéger les espaces naturels et agricoles périurbains. L’objectif, c’est que l’on ne puisse pas revenir en arrière concernant ces terres en termes d’affectation agricole. Cela illustre notre volonté que le sud de Castelnau devienne le grenier de la métropole. Nous avons eu une contribution de la part de la FDSEA qui émet un avis favorable à ce qui sera réalisé à Sablassou.
InfOccitanie : Quel est le projet pour la clinique actuelle ?
Frédéric Lafforgue : Sur la clinique actuelle, le projet prévoit une démolition d’une partie du bâtiment existant, une réhabilitation et un changement d’usage de la partie restante en logements. Vous savez, huit demandes sur dix dans mon bureau concernent le logement ! Je précise tout de même que concernant le déménagement à Sablassou, nous avons eu l’accord de l’ARS, sans quoi nous n’aurions rien envisagé. Concernant les propos d’un élu d’opposition, ce sont des bêtises et des allégations mensongères, nous n’allons pas construire des grandes tours ! (notre article).
InfOccitanie : Les terres de Sablassou peuvent-elles servir à nourrir les élèves de la commune ?
Frédéric Lafforgue : Il y a tout un travail à mener avec la Chambre d’agriculture. Toutefois, nous avons environ 2000 enfants qui mangent à la cantine, ce ne sont pas 120 hectares qui suffiront à les nourrir, il faut rester réaliste. De notre côté, nous allons faire évoluer notre contrat pour renforcer le circuit court concernant notre cuisine collective.
InfOccitanie : Où en est le développement de l’éco-quartier Eurêka ?
Frédéric Lafforgue : Nous sommes à un peu plus de la moitié, soit 1000 logements en cours de livraison, pour 1800 au total. Le projet date de 2008 et a évolué dans le temps. Nous avons fait un pari sur le numérique avec des pépites d’entreprise telle que Ubisoft. Une société allemande a pris l’engagement de venir s’y installer, ce sont 160 emplois à la clef. C’est un mélange de bureaux, d’industries et de logements sociaux, abordables et libres. C’est un laboratoire du logement avec toutes les étapes du parcours de logement. Le lot 15 du béguinage sera livré le 1er avril prochain, afin que des séniors en difficulté se retrouvent avec des équipements partagés comme le jardin ou la cuisine. En 2025, Bouygues lance un immeuble pour les jeunes actifs. Opalya lancera un programme d’appartements qui seront vendus aux entreprises afin de les proposer à leurs salariés.
InfOccitanie : Quelle solution après Eurêka, s’il ne vous reste plus de foncier disponible ?
Frédéric Lafforgue : Nous avons préservé 1/3 des terres agricoles, viticoles et boisées. Nous avons bloqué les choses avec le plan de prévention de risque inondation et ruissellement. Sur l’avenue de l’Europe, plus grand chose sera construit, si ce n’est quelques alvéoles. Le sud est bloqué, le reste concerne du pavillonnaire. Je le dis en rigolant, mais s’il faut construire, il faudra aller chez les voisins !
InfOccitanie : Serez-vous candidat à votre succession en 2026 ?
Frédéric Lafforgue : J’ai été élu pour un programme à réaliser. Nous sommes avec mon équipe dans l’action et la réalisation de ce programme et même au-delà de nos engagements de campagne de 2020. Je continue avec mon équipe notre travail de proximité avec les Castelnauviens. La question ne se pose pas encore de ma candidature. Pour un clin d’œil, je ferai la réponse qu’avait fait en son temps François Mitterrand « y penser toujours, n’en parler jamais ».