Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, n’a pas répondu à la convocation d’une commission d’enquête sénatoriale sur le scandale des eaux en bouteille. Le proche d’Emmanuel Macron depuis 8 ans, invoque le motif de « séparation des pouvoirs » à la veille de son audition, a annoncé lundi 7 avril l’Elysée.

« Séparation des pouvoirs »

Alexis Kohler, qui quittera bientôt ses fonctions, devait être entendu par les sénateurs mardi après-midi, dans le cadre de cette commission d’enquête créée en novembre, à la suite des révélations du Monde et de Radio France sur des traitements illicites d’eaux minérales (notre article), incluant la source de Perrier à Vergèze dans le Gard.

Le sénateur socialiste Alexandre Ouizille, rapporteur de cette commission d’enquête, s’est dit « surpris » de cette décision, auprès de l’Agence France-Presse. « Cela ne correspond pas à l’esprit qui était celui des échanges qu’on a eus avec l’Elysée », a-t-il déploré, rappelant que la présidence de la République avait accepté de livrer des documents à cette commission d’enquête.

Le rapporteur de la commission « surpris »

« Je ne vois pas en quoi le fait de nous envoyer des documents ne serait pas couvert par le principe de séparation des pouvoirs et pourquoi le fait de venir en audition le serait. C’est une incohérence », a interrogé Alexandre Ouizille.

Passible de deux ans d’emprisonnement

Selon une ordonnance du 17 novembre 1958, toute personne dont une commission d’enquête a jugé l’audition utile, est tenue de déférer à la convocation qui lui est délivrée. La personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement, et de 7 500 euros d’amende.