Contournement Ouest de Montpellier : où en est-on du calendrier ?

Contournement Ouest de Montpellier, où en sommes-nous ? Salvador Nuñez, directeur opérationnel du COM chez Vinci autoroutes, fait un point sur l'agenda.
© Linda Mansouri / InfOccitanie. Salvador Nunez, directeur opération du COM, Vinci autoroutes.

Le COM, déclaré d’utilité publique par l’Etat, permettra de relier les autoroutes A709 et A750, et vise à assurer une meilleure desserte de la zone urbaine de Montpellier depuis l’Ouest. Il consiste à réaménager en 2×2 voies l’axe existant. D’une longueur de 6,2 km, le projet prévoit le réaménagement de l’échangeur avec l’A750 – RN109 au Nord, la création d’un nouvel échangeur autoroutier avec l’A709 au Sud et la modification des carrefours intermédiaires. Trois communes sont concernées : Juvignac, Montpellier et Saint-Jean-de-Védas. Un projet chiffré à 270M€, visant à décongestionner le trafic « excessivement chargé depuis quinze ans » sur l’itinéraire actuel du COM qui compte 25.000 véhicules par jour, mais également sur l’Avenue de la liberté à Montpellier qui en recense 45.000. Entretien.

InfOccitanie : Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a rendu un avis favorable au COM. Des réserves sont-elles assorties à cet avis ?

Salvador Nuñez : Le CNPN a rendu un avis motivé et une conclusion favorable, en émettant des conditions, c’est ce qui est écrit. La langue française est riche, utilisons-la à bon escient. Certains assimilent ces conditions à des réserves, ce n’est pas ma lecture. Par ailleurs, l’avis du CNPN, lorsqu’il est favorable, ne nécessite pas une réponse du maitre d’ouvrage. Pour autant, nous répondrons aux trois commissaires enquêteurs qui nous questionneront dans le cadre de la commission d’enquête, lorsque l’enquête environnementale aura lieu. J’attends une décision du préfet qui devrait intervenir entre fin juillet 2025 et maximum fin septembre 2025.

InfOccitanie : Quelles sont ces conditions ?

Salvador Nuñez : Vinci Autoroutes devra acheter autour de 300 hectares de terre au titre de la compensation agricole. Les conditions du CNPN incitent à faire appel à certaines parcelles plus que d’autres afin de compenser. Nous avons volontairement laissé un champ de possibilités dans notre dossier, ils nous demandent une certaine orientation à avoir, nous y répondrons sans doute positivement.

InfOccitanie : Pourquoi cette recommandation de « s’orienter » vers d’autres parcelles ?

Salvador Nuñez : C’est une question d’appréciation, quant au fait que tel endroit soit plus idoine afin d’accueillir la mesure de compensation. C’est une question de technicité, d’appréciation de la qualité du milieu écologique, de la cohérence avec son besoin… Ce n’est pas une affaire complexe, ce travail allait de toute façon être mené. Je note que si le CNPN a rendu un avis favorable, c’est qu’il considère que la manière de compenser les impacts environnementaux que nous avons proposée lui convient.

InfOccitanie : Cet avis sonne-t-il comme une petite victoire ?

Salvador Nuñez : Cela faisait des années que le CNPN ne donnait plus d’avis favorable pour un projet routier… Je vous renvoie à la littérature et aux derniers avis en la matière. Je considère que nous avons bien travaillé, nous sommes satisfaits.

InfOccitanie : Le préfet de l’Hérault s’est félicité d’une validation des modalités de financement par le Conseil d’Etat. Quels recours avaient été déposés en la matière ?

Salvador Nuñez : Depuis le début, le financement consistait à rembourser les investissements conduits par les ASF, via des compléments aux péages. Il était envisagé dans un premier temps un complément sur l’ensemble du réseau ASF, permettant d’avoir une augmentation minime. Un avocat parisien a déposé un 1er recours qui n’a pas été débouté. Il nous a été demandé de réviser les modalités de calcul de sur-péage.

InfOccitanie : Avez-vous des suspicions de lobbying qui planerait derrière ce recours ?

Salvador Nuñez : On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace. J’ai en effet des doutes. Selon moi, on ne se lève pas un matin en s’intéressant au cas de ce qui se fait à 600km de chez soi… Ce n’est que mon opinion, c’est assez surprenant. J’ai lu des sottises par la suite, que le contrat était « suspendu », qu’il n’y avait plus de financement… J’ai toujours démenti.

InfOccitanie : Quelle proposition a été formulée par ASF ?

Salvador Nuñez : Le sur-péage de dix centimes ne s’appliquera qu’aux barrières de péage qui amènent à Montpellier, soit Baillargues et Saint-Jean-de-Védas. Ceci jusqu’en 2036, le temps du contrat de concession. Cela a fait l’objet d’un second recours, selon moi, motivé par des entités nébuleuses qui tentent de retarder le projet par tous moyens. Le recours a été débouté. Il n’y a donc plus de recours possible concernant le financement.

InfOccitanie : Quel regard portez-vous sur l’A69 qui fait parler de lui chaque semaine ?

Salvador Nuñez : Je n’aime pas trop parler de ce que je ne connais pas, il faut croire que c’est une forme d’éducation qui a disparu. Toutefois, ce qui me pose problème, c’est qu’un Etat, indépendamment de l’affichage politique, ne puisse plus réaliser des projets qu’il considère nécessaires pour le développement des territoires en raison de recours de diverses entités. C’est inquiétant pour l’avenir.

InfOccitanie : Contestez-vous l’existence même du recours ?

Salvador Nuñez : Absolument pas, ce n’est pas ce que je dis. C’est la possibilité de déposer des recours aussi tardivement dans le déroulé du chantier qui est problématique. Les recours doivent être traités le plus en amont possible. Les procédures règlementaires se sont empilées, on en arrive à des situations conformes à la loi, mais pas au bon sens…

InfOccitanie : Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Salvador Nuñez : On avance surtout sur les études, on est en train de finaliser les phases de conception détaillée, de façon à pouvoir lancer les consultations importantes à partir de fin 2025, et d’être en situation de démarrer les gros travaux à partir de la fin de l’année prochaine, ou début 2027. Entre les deux, on aura des phases de préparation du terrain, dont des gros dévoiements de réseaux. Il faudra également l’autorisation qui découlera de l’enquête environnementale, afin que les archéologues puissent intervenir dans le cadre des fouilles.

InfOccitanie : Un dernier mot ?

Salvador Nuñez : Le COM est une opération qui vit à l’image de ce qu’est devenu notre pays. Nous sommes dans un monde extrêmement fracturé, entre la ville et la périphérie. Je le répète, lorsque vous sondez les gens de l’Ouest de Montpellier, la très grande majorité est favorable.

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