À Coustouge et à Jonquières, au cœur des Corbières meurtries par le mégafeu, Carole Delga, présidente de Région, a rencontré ce jeudi 21 août des maires, des vignerons, des pompiers et des habitants du territoire. « Tous déterminés à se relever, à se battre pour vivre dignement de leur travail et de ce territoire qu’ils aiment. La solidarité doit être l’affaire de tous : l’État, les collectivités, mais aussi les assurances », juge-t-elle.
Réunion avec 80 acteurs concernés
Carole Delga s’est rendue, aux côtés du maire Paul Berthier, d’Hélène Sandragné, présidente du Département, et de Sébastien Pla, sénateur, sur une parcelle de vigne dévastée par le Megafeu du 6 août. Dans la commune voisine de Jonquières, elle a salué le maire Jacques Piraud et les sapeurs-pompiers toujours mobilisés sur place. Pendant plusieurs heures, en présence du sous-préfet Rémi Recio, la présidente de Région a animé une réunion de travail avec les maires, les acteurs économiques et sociaux de toutes les communes touchées par les feux depuis le début de l’été, et les présidents des intercommunalités. La réunion organisée ce jour par Carole Delga en présence de 80 personnes a permis d’une part de « dresser un état des lieux des besoins et demandes urgentes des professionnels sinistrés après les incendies, et d’autre part de préparer la reconstruction du territoire ».

La Région a déjà activé ses dispositifs pour soutenir les agriculteurs, les entreprises touristiques et commerçantes touchées, et pour valoriser avec Sud de France et l’Agence du tourisme les produits et la destination Aude. « Le vrai défi, c’est la reconstruction. Mais nous ne pourrons pas reconstruire « comme avant » : le dérèglement climatique impose de protéger nos territoires méditerranéens et de renforcer leurs deux piliers : l’agriculture et le tourisme« , pointe Carole Delga. Laquelle appelle à une solidarité nationale pour l’Occitanie, un « statut d’exception », avec des moyens financiers à la hauteur et des règles adaptées : « maintenir la vigne ; véritable pare-feu ; faciliter l’accès à l’eau ; développer les énergies renouvelables ; diversifier l’agriculture et l’économie », liste-t-elle.

La présidente socialiste de Régions de France conclut : « Nous devons aussi renforcer les outils juridiques, techniques et financiers pour rendre effective l’obligation légale de débroussaillement, et garantir une ressource en eau durable pour l’Aude et les départements voisins frappés par la sécheresse. Cet esprit de collectif, cette mobilisation unitaire démontrée à Coustouge : c’est notre force pour nous faire entendre à Paris et à Bruxelles« .

Agriculture, tourisme/commerce, forêts
Au cours des échanges, trois grands domaines d’intervention ont émergé :
– L’agriculture, avec un premier bilan : au moins 1600 ha de vignes sont aujourd’hui détruits ou improductifs. « Des raisins de vignes situées en périphérie des zones ravagées par le feu seront aussi probablement impropres à la vinification ce qui alourdira probablement ce premier bilan », détaille la Région. Un inventaire complet est actuellement en cours de réalisation par la Chambre d’Agriculture : plusieurs centaines d’exploitants, coopérateurs ou indépendants, sont touchés mais aussi des éleveurs, des apiculteurs et des pluriactifs qui exercent dans le domaine du tourisme ;
– Le tourisme et le commerce : un recensement des entreprises victimes de l’incendie et de ses conséquences est également en cours par la chambre de Commerce, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et l’Agence du tourisme de l’Aude. Des annulations et une baisse des réservations sur la fin du mois d’août ont déjà été enregistrées. « L’accueil et la qualité du patrimoine et des paysages ne sont pas altérés. Passer des vacances des week-ends dans l’Aude C’est aussi une façon d’être solidaires » ont lancé Carole Delga et Hélène Sandragné ;
– Les forêts : Sur les 16 000 hectares ravagés par le feu, pas moins de 12 500 concernent des massifs forestiers.