L’extension du Port de Plaisance Port-Leucate, dans l’Aude, est un projet très controversé et suscite de vives réactions et une vague d’indignation, notamment chez certains collectifs de défense de l’environnement qui dénoncent un projet inacceptable, aberrant, et contraire aux principes écologiques.

« Le projet qui est présenté est néfaste », déclare Gérard Pégurié, responsable du collectif de défense contre l’extension du port de plaisance de Port-Leucate. Pour rappel, ce projet envisage l’ajout de 522 postes d’amarrages supplémentaires, en plus des 1450 déjà existants, avec également la création d’un parking de 203 places, nécessitant 3 600 m³ de remblais sur une surface de 4 900 m². En plus de cela, un immeuble de deux étages abritant une nouvelle capitainerie et des installations sanitaires pour les plaisanciers est prévu, nécessitant 15 000 m³ de matériaux. Ce chantier d’envergure entraînerait l’arrivée de plus de 600 camions et véhicules de chantier pendant deux mois, avec une dizaine de rotations par jour. En somme, un désastre écologique, notamment pour la faune et la flore, selon le collectif.

Un projet contre nature

« Il y a un environnement assez joli, une vue imprenable sur le Canigou, il y a une pinède Natura 2000. Le projet représente un problème pour cet environnement », s’offusque Gérard Pégurié. Pour les membres du collectif, le projet menace de perturber gravement la qualité de vie des résidents, en altérant le calme et la beauté naturelle de l’environnement. Au-delà de l’impact visuel et sonore, l’extension porte atteinte à la biodiversité terrestre et marine, notamment la population de moules grand nacre, déjà en danger, même en cas de déplacement.

Une nuisance pour les habitants et les vacanciers

« Les propriétaires vont ouvrir leurs fenêtres et voir des grands mâts de bateaux et des grands bâtiments et plus la beauté de la nature », déplore le responsable du collectif de défense. A cela s’ajoute également, des problèmes de pollution que va générer le nouveau parking de 203 places avec les va-et-vient de dizaines de nouveaux véhicules chaque jour, et les nombreux bateaux supplémentaires qui s’installeront dans le port. « En plus, on ne va plus pouvoir se promener le long du chenal comme le font beaucoup de Leucatois et de vacanciers. Il va y avoir beaucoup de nuisances », ajoute-t-il.

« Le projet doit changer »

Aujourd’hui, les membres du collectif de défense laissent le choix à la Municipalité de Leucate. « Nous demandons soit l’arrêt du projet ou une modification de celui-ci », expose Gérard Pégurié. Par modification, l’homme entend notamment le fait que le projet se construise ailleurs, notamment « entre la plage de Leucate et le centre de conchyliculture où il y a l’espace nécessaire », suggère le membre du collectif.

Le projet peut être. Nous ne sommes pas contre un projet. Mais celui présenté actuellement n’est pas bon et néfaste.

Gérard Pégurié, responsable du collectif de défense contre l’extension du port de plaisance de Port-Leucate

Une mairie absente

Le collectif a déjà envoyé de nombreux courriers à la marie de Leucate, mais tous sont restés sans réponse. « C’est resté lettre morte. Le maire ne veut pas nous contacter ». Un autre fait que regrette Gérard Pégurié, est que ce projet est connu depuis 2017 lorsque le maire avait convoqué tous les syndicats des résidences concernées pour leur présenter le projet, cependant « aucun des syndicats ne nous a prévenu de l’extension », sauf un. Le collectif a également ouvert une pétition contre ce projet.

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