« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Quand ils ont enfermé les socio-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne », cite avec émotion au micro Giovanni Di Francesco, responsable du PCF d’Alès. Lequel reprend les propos du paster Martin Niemöller, enfermé aux camps de concentration d’Oranienbourg-Sachsenhausen et Dachau en 1945. Des mots qui « résonnent encore pour nous éclairer », juge le militant communiste selon qui un « sursaut non éphémère » est nécessaire afin de « se prémunir de la bête immonde ».
« La bête immonde »
Une foule dense, des écharpes tricolores, un mégaphone et quelques chants antifacistes scandés. Plus de 1000 personnes ont communié devant la sous-préfecture après l’agression survenue au bar le Prolé d’Alès, pendant la feria. « Nous invitons l’ensemble des citoyens, des forces progressistes de notre département, à se rassembler pour affirmer notre détermination et notre union pour faire barrage à la violence verbale et physique de l’extrême droite », appelait la fédération PCF du Gard dans un communiqué en date du 31 mai dernier.
En pleine féria d’Alès, une dizaine de militants, présentés comme issus de l’ultra-droite par le PCF Alès, ont fait irruption au Prolé, bar communiste alésien. A l’intérieur ils auraient provoqué une bagarre et jeté des gaz lacrymogènes sur la foule, vendredi 30 mai dans la soirée. Selon la section PCF Alès, il s’agirait de personnes membres du « Block montpelliérain » . Selon des rapports de police, depuis début 2024, le Bloc montpelliérain forme une mouvance nationaliste-révolutionnaire dans le sud de la France.
« Une horde de sauvages décomplexés tatoués de symboles nazis »
Giovanni Di Francesco, détaillait alors : « une vingtaine de personnes parmi le public et nos camarades ont été blessées, secourues par la Croix Rouge et le SAMU dont un militant cheminot PCF hospitalisé en urgence ». Une enquête a été ouverte par le parquet d’Alès. « Des milices d’extrême droite qui défilent impunément à Paris répandent leur morve raciste, xénophobe, islamophobe et antisémite », s’insurge le militant communiste. Lequel poursuit : « une horde de sauvages décomplexés tatoués de symboles nazis ont déferlé au Prolé avec une extrême violence, dans ce haut lieu de fraternité, c’est la République que l’on brule ».
« La fête a été souillée »
Dans la foule, l’ai grave, des élus régionaux, des maires du département, le 1er secrétaire national du PCF, ou le maire LR d’Alès. Ce dernier clarifie : « oui au débat démocratique, à la confrontation des idées, mais jamais à la violence physique ! ». Fabien Roussel regrette : « la fête populaire de la feria a été souillée par la violence d’extrême droite ».
Une demande de dissolution auprès du ministre de l’Intérieur
Une des victimes en convalescence, qui a transmis son témoignage lu par une personne au micro, passe un message à la foule : « je leur ai dit (aux agresseurs, ndlr) qu’il y avait des femmes et des enfants ici. Les coups des militants néonazis pleuvent. Je me retrouve isolé par l’un d’eux, attrapé par deux, maintenu au sol, puis vient une pluie de coups de pied dans la tête et les côtes. C’est finalement un camarade héroïque qui s’est jeté sur moi pour me protéger ». Fabien Roussel a réclamé auprès du ministre de l’Intérieur la dissolution du groupe Block montpelliérain suspecté par le PCF d’être à l’origine de cette agression. Voir deux vidéos ci-dessous :