Le samedi 1er juin, alors qu’elle faisait un câlin à sa petite amie, une jeune femme a été victime d’une agression lesbophobe. Plusieurs individus ont roué de coups la victime avant que sa petite amie et d’autres amis ne les séparent. Elle s’est exprimée hier sur les réseaux sociaux en dénonçant cet acte ainsi que l’inaction des services de police.
« Il y a 4 ou 5 hommes qui sont arrivés sur moi en me tapant », raconte Laura, face caméra, le visage tuméfié, dans une vidéo diffusé sur un Instagram de Paint Média. Pendant plus de deux minutes, la victime raconte l’agression lesbophobe dont elle a été victime, le samedi 1er juin dernier lors du festival des fanfares de Montpellier. « J’étais avec ma petite amie, dans une rue assise sur un trottoir, on discutait, on se faisait un câlin, et un homme est arrivé se moquer de nous », explique la jeune femme. C’est après que la situation dégénère et tourne au cauchemar pour Laura. Elle a rapidement tenté de calmer l’homme, mais en vain. « Ensuite sa copine arrivée et m’a dit « Toi tu fais l’homme. Tu veux être un homme. Alors si tu veux être un homme, bats-toi comme un homme. Je n’ai pas eu le temps de répondre que son copain m’avait déjà foutu un coup de poing au visage », poursuit-elle. Mais l’horreur ne s’arrête pas là pour Laura, ces coups ont ensuite été portés par plusieurs hommes, selon elle, « 4 ou 5 hommes » sont arrivés pour la frapper. « Heureusement, il y avait ma petite amie et mes amis ce soir-là pour nous séparer », ajoute Laura.
« La police n’a rien fait »
Dans la suite de la vidéo, la victime de l’agression lesbophobe pointe du doigt l’inaction des forces de l’ordre qui étaient présents à quelques mètres de l’agression. « La police n’a rien fait, n’a pas bougé, alors qu’on était à 20 mètres du lieu où je me suis faite agressée, dénonce-t-elle. La même soirée, Laura raconte être allée au commissariat afin de déposer plainte. Cependant, les policiers lui ont répondu « qu’ils n’avaient pas le temps de la recevoir ». Mais ce que dénonce la victime ne s’arrête pas là. En effet, lors de son dépôt de plainte, elle raconte avoir subi « une agression verbale de la part de l’un des agents des forces de l’ordre ».
« Lorsque j’ai déposé plainte, je spécifiais que j’étais avec ma petite amie mais l’officier a écrit « était avec son amie » et après j’ai bien respécifié que ce n’étais pas « mon amie » mais bien « ma petite amie », décrit-elle amèrement.
Je suis en colère pour l’inaction de la police et je suis en colère qu’encore aujourd’hui la communauté ne puisse pas sortir librement et calmement et sans peur. On doit se poser les bonnes questions et surtout, on ne se taira jamais.
Laura, victime d’une agression lesbophobe à Montpellier
De vives réactions suite à l’agression
Cette prise de parole, visionnée des milliers de fois, a été suivie par de nombreux messages de soutien, notamment de la part du préfet de l’Hérault et du maire de Montpellier, Michaël Delafosse. « Le préfet a demandé à la DIPN34 de faire le point sur la manière dont elle a été accueillie pour son dépôt de plainte. Le préfet a sensibilisé le procureur de la République sur cette affaire », rapporte le compte du préfet de l’Hérault sur son compte X. Des propos partagés par le maire qui affirme que « Montpellier rejette toute forme de violence et défend les valeurs d’égalité et de liberté ».