La nouvelle application mobile révolutionne le domaine du téléconseil vétérinaire en France. C’est à Montpellier qu’elle a vu le jour.
Sabrina Khouda, assistante vétérinaire exerçant à la clinique Vétocia, n’est pas peu fière de nous présenter la genèse de Liv’Vet. Un site internet et une application mobile qui répondent à une situation quelque peu anxiogène : que faire en pleine nuit à la vue de son chien en détresse alors que les urgences ne se situent pas la porte à côté ? « Liv’Vet a pour but d’apaiser les inquiétudes du propriétaire dans un premier temps, qui se trouve démuni face à son animal, en permettant de statuer sur son état », explique Sabrina Khouda qui exerce depuis vingt ans auprès du vétérinaire Jean-Francois Audrin. A l’issue du téléconseil avec le vétérinaire, plusieurs cas de figure se présentent. Le professionnel peut réorienter vers les urgences les plus proches si l’état est inquiétant, prodiguer des conseils dans l’attente d’une future consultation en présentiel, ou tout simplement juger que l’état ne nécessite pas de consultation mais une surveillance.
Chiens, chats, NAC…
Une application mobile qui se présente également comme un rempart à l’engorgement des urgences des Centres hospitaliers vétérinaires (CHV). « On sait que 80% des consultations en urgences ne concernent pas des urgences vitales mais plutôt de la bobologie », souligne Sabrina Khouda, l’une des cinq associés de la plateforme. La promesse de Liv’Vet se veut qualitative, en moins de cinq minutes, montre en main, le propriétaire a accès à un vétérinaire en visio depuis son smartphone. Ils sont six vétérinaires libéraux à se relayer la semaine sur Liv’Vet. Le démarrage est prometteur, 25 téléconseils par jour ont lieu en moyenne. Pour ce faire, l’application est dotée de plusieurs outils bien pratiques.
Un pointeur avec lumière rouge permet au vétérinaire de cibler les zones qu’il souhaite observer. « Le propriétaire peut ainsi montrer l’œil, la gencive, une patte… », liste Sabrina. Le vétérinaire peut également prendre des captures d’écrans jointes au compte rendu envoyé par mail à l’issue de la session. Les photos ne sont par ailleurs pas conservées sur le serveur. Sans compter la bibliothèque de vidéos tutoriels qui guident le propriétaire pas à pas. « Il s’agit par exemple de montrer comment nettoyer une plaie, prendre une température, faire un pli de peau pour juger de l’hydratation de l’animal », abonde l’entrepreneuse. A noter, Liv’Vet existe uniquement sur application mobile, question de praticité, « il est difficile de filmer l’animal avec un écran d’ordinateur ». L’application permet également de fournir un conseil en cas de problème comportementaux et d’animaux agressifs par exemple.
« Toujours moins cher qu’une consultation en présentiel »
Les vétérinaires qui justifient jusqu’à trente ans d’expérience sont quant à eux tous localisés dans le sud. Une équipe qui « s’entend bien » et qui a nourri la plateforme d’une réflexion « collégiale ». Outre les chiens et chats, les chevaux et les NAC (Nouveaux animaux de compagnie) sont également inclus. Des animaux qui nul doute se retrouvent moins anxieux à la maison plutôt que dans l’antre du vétérinaire et de ses milles odeurs de congénères. « Liv’Vet est la première plateforme de téléconseil en France », précise Sabrina. La différence est à noter avec la téléconsultation vétérinaire résultant en une prescription qui, elle, est interdite en France. Comptez 23,70€ le téléconseil, quelle que soit la durée, et ceci jusqu’à minuit. « C’est toujours moins cher que les 40€ en moyenne d’une consultation en présentiel. Certains propriétaires ne peuvent pas se permettre financièrement de consulter, Liv’Vet est une solution pour bénéficier de conseils immédiats », expose l’assistante vétérinaire.
Une levée de fonds en projet
Elise Raquin, vétérinaire à Vétocia qui propose ses services sur Liv’Vet, appuie sur la complémentarité de l’offre. « On ne remplace en aucun cas la consultation en présentiel, mais on pallie à un manque, » juge-t-elle. Quant aux manipulations, inutile de stresser. « Je demande assez peu de manipulations, cela peut être de prendre la température, soulever la babine de l’animal pour voir la couleur des muqueuses, filmer le mouvement respiratoire. Je ne demande pas de choses compliquées ». En revanche, mieux vaut être deux pour filmer et manipuler l’animal.
Les associés entendent à l’avenir proposer une offre en matière de télérégulation. « On aimerait qu’un vétérinaire fermé communique notre application auprès de sa clientèle, il n’y a pas de concurrence, le but étant de statuer sur l’animal », suggère Sabrina. Les entrepreneurs prévoient une levée de fonds pour renforcer le nombre de vétérinaires en astreinte et ainsi proposer un service 24/24, en France et au-delà. « Le serveur que l’on utilise peut couvrir 10.000 téléconseils simultanés », conclut l’entrepreneuse qui foisonne d’idées. IOS, cliquez ici. Android, cliquez ici.