Ce jeudi 2 novembre, le tribunal correctionnel de Nîmes a prononcé une sentence de huit mois de prison avec sursis contre Yassin El Himar, 32 ans, l’imam franco-marocain de Beaucaire. Cette décision judiciaire fait suite à son interpellation lundi soir à l’aéroport de Marseille – Marignane. L’imam de la mosquée Al Mouhsinine de Beaucaire était poursuivi pour les faits suivants : « apologie publique du terrorisme » et « provocation publique à la haine ».
Le procureur avait initialement requis huit mois d’emprisonnement ferme, accompagnés d’un mandat de dépôt. Cependant, la cour a opté pour une peine moins sévère, assortie d’une interdiction professionnelle d’un an. L’accusation portait sur la publication d’un message sur le compte Facebook de l’Imam. Ce texte religieux, rapportant des propos attribués au prophète Mohamed, contenait une phrase particulièrement controversée : « Vous combattrez les juifs et aurez le dessus sur eux de sorte que la pierre dira : ô musulman ! Voici un juif caché derrière moi. Viens le tuer« . La gravité de ces mots réside dans leur interprétation potentielle comme une incitation à la violence et à la haine envers la communauté juive.
Le tribunal correctionnel a condamné le prévenu à huit mois d’emprisonnement délictuel assortis d’un sursis simple, une interdiction d’exercer les fonctions d’imam et une peine d’inéligibilité pendant une durée d’un an, ainsi qu’à son inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes »
Parquet de Nîmes
La publication a rapidement suscité une vive réaction, notamment du préfet du Gard , qui a signalé l’affaire au parquet. Cela a conduit à l’arrestation et à la comparution immédiate de l’Imam. Devant le tribunal, l’imam a plaidé la maladresse dans l’expression de ses pensées. Toutefois, le tribunal a jugé que ces propos outrepassaient les limites de la liberté d’expression, en tombant dans le domaine de l’incitation à la haine et de l’apologie du terrorisme.
🗞️ [Communiqué de presse]
L’individu, placé en garde à vue pour des faits d’apologie du terrorisme, et de provocation publique à la haine raciale a été présenté ce jour devant le juge des libertés et de la détention et a fait l’objet d’un placement en détention provisoire.👇 pic.twitter.com/nbRFn8jZOk
— Procureure Nîmes (@ProcureureNIMES) November 1, 2023
Ce cas soulève de nombreuses questions sur la surveillance des discours religieux sur les réseaux sociaux et leur potentiel à propager des idées extrémistes. Il met également en lumière la fine ligne entre la liberté d’expression et le discours de haine.